Le dossier qui vous dit où dormir et où manger à Annecy pour qu’une fois arrivés, vous n’ayez plus à chercher mais juste à kiffer. Oh yeah.
LES TRESOMS : HOTEL, RESTAURANTS & SPA AU BORD DU LAC
3, boulevard de la Corniche, 74000 Annecy.
Tel : 04 50 51 94 90.
Restaurant gastronomique «La Rotonde», ouvert de 12h15 à 14h et de 19h30 à 22h. Fermé le samedi midi, le dimanche soir et le lundi.
Table Remarquable Châteaux et Hôtels Collections.
Chambres à partir de 119 euros la nuit.
Il y a deux semaines, j’ai testé un concept très particulier : celui de faire une lune de miel avec moi-même. Et croyez-moi, j’ai autant kiffé que si j’avais été accompagnée – avec en prime, le luxe ultime de pouvoir faire l’étoile de mer dans mon lit.
Quelque part autour du lac d’Annecy, se niche un petit coin de paradis : ça s’appelle les Trésoms, c’est au bord d’une eau d’un turquoise épatant et en y atterrissant après seulement cinq heures de route depuis Paris, autant dire que j’étais sacrément … épanouie.
Salut, la vue.
Faut dire qu’il y a tout pour rayonner ici : d’abord, un restaurant gastronomique avec vue panoramique sur ce lac enchanté; ensuite, un SPA du tonnerre avec piscines, sauna, hammam, massages et tout le tralala; après, d’immenses lits dans lesquels tu peux t’amuser à tracer des cercles comme un compas avec tes propres pieds sans dépasser (une acrobatie que je suis certainement la seule à pratiquer, et dont l’habileté est forcément plus évidente quand on dépasse à peine le mètre soixante.)
Il faut aussi que je vous dise un secret : dans certaines chambres, il y a même une baignoire balnéo privée – un must non-négligeable à explorer avant d’aller se coucher lorsqu’à table, tu n’as pas bu que du thé. C’est pas de ma faute, j’vous promets – c’est juste qu’il était trop tentant de goûter à moult des émoustillantes bouteilles du 20 sur vins, le bar à vins et à risottos de l’hôtel, avant de me faire à moitié empaler en tentant d’escalader les grilles du Château. BREF.
Chaque année s’organise aux Trésoms un week-end gastronomique truffé, qui débute par un marché de petits producteurs qui sent bon la bonne humeur. Pour fêter cette 5e année, on pouvait entres autres y goûter les produits de Rachel Boquet, la déesse de la volaille de Bresse; d’Annie Guillaumier, la petite mamie aux huiles d’olives bios; de Pierre Gay, le MOF aux fromages enchantés; de Didier Bunaz, le maestro du verger; et bien-sûr de Môssieu Gilbert Hugou, le king de mon champignon préféré – fournisseur officiel des plus grands en diamants noirs depuis plus de 25 ans.
La magie des Trésoms doit aussi beaucoup a la cuisine d’Eric Prowalski – jeune chef prodige de 37 ans formé aux côtés d’Alain Solivérès, de Philippe Etchebest et chez Taillevent. Lors de son dîner 100% truffé, c’est avec brio qu’Eric nous éclata les papilles (et le gosier) avec son menu aussi excitant qu’osé.
Jugez plutôt.
C’est con, parce qu’en goûtant à la cuisine d’Eric et en découvrant ses menus de réveillons, j’me dis que j’aurais volontiers rappuyé sur le champignon de ma petite voiturette pour me refaire ces 500km en fin d’année.
Je n’ai encore aucune idée des repas avec lesquels je vais réveillonner, mais une chose est sûre, en tout cas : si le lac d’Annecy avait été un homme, je lui aurais dit « épouse-moi. »
LA NOUVELLE MAISON DE MARC VEYRAT – CHEZ YOANN CONTE.
13, Vieille route des Pensières, 74290 Veyrier-du-Lac.
Tel : +33 (0) 4 50 09 97 49.
www.yoann-comte.com
Table deux étoiles Michelin.
Menus à partir de 70 euros /pers. sans les vins.
A la carte, compter 130 euros/ pers. environ.
Chambres à partir de 195 euros la nuit.
Yoann Conte. Ou autrement dit, le mec qui te raconte une telle histoire au gré de ses assiettes enchantées que tu te dis que son nom lui sied à la perfection. Ou mieux : qu’il aurait dû avoir un blase à particule, genre Conte-Féérique – et que là, ç’aurait été l’un des trucs les plus cools de l’histoire de la mise en abyme.
Désolée, j’ai phasé.
Pour vous brosser le gracieux tableau de ce déjeuner enchanté : la table est dressée avec vue plongeante sur mon lac d’Annecy bien-aimé, et de mon siège moelleux à souhait, le soleil me frôle les pupilles de sa douce luminosité (appelez moi Clémence Poésy.) A peine installée, je suis déjà en transe sur la salle du restaurant 100% boisée, ambiance chalet de luxe que-même-dans-tes-rêves-les-plus-fous-avec-tes-potes-tu-ne-pourras-jamais-te-louer.
Il est midi, et avant d’attaquer les six heures de route qui me ramèneront à Paris, c’est l’heure de me faire chouchouter les papilles par ce prodige mi-breton, mi-lorrain – élève de Thierry Marx, de Marc Veyrat, et doublement étoilé Michelin. Ouais, ouais – ça va être bien.
Et c’est parti pour le menu «Inspirations» en quatre plats (110 euros hors vins.) Ça commence avec la «balade en forêt», cet amuse-bouche très terre-à-terre avec champignons et mie de pain verte façon lichen – et ça se poursuit avec une impeccable crème de topinambour/châtaigne.
Dans nos verres, un blanc – cuvée Autrement 2012, qui arrose à merveille cette exceptionnelle déclinaison de thon rouge en deux façons; suivi d’une huître Papin à la grenobloise; avant de quitter la mer sur un subtil lomo de cabillaud croustillant, relevé à la pomme Granny et servi avec sa réduction de cresson.
Côté terre, la canette des Dombes Miéral, adoucie au Serac de Mr Pliot et au fnü des montagnes, est à accompagner d’un Barbera d’Asti 2009 – parfait également pour cet impressionnant plateau (ou plutôt chariot) de fromtons, que je me suis volontiers enfilé mon con.
A MA SAUUUUUUUUCE !!!
Y a quelqu’un qui fait le zouave en bas à droite.
En dessert, un spectaculaire mystère revisité à la meringue, servi dans sa nage d’agrumes/légumes et rehaussé d’une glace au romarin : délicieusement frais, subtilement texturé, délicatement léger – en gros, tout ce qu’on attend d’une « note sucrée.» Oh yeah.
……… et boule de gomme.
Et maintenant, c’est l’heure de chanter en hommage à Maxime Le Forestier : « c’est une maison bleue (…) » adossée au lac d’Annecy. On y vient en caisse, vaut mieux réserver, ceux qui y ont mangé, ont gobé la clé.
Allez, bonne nuitée.
