TABLE

par amasauce

3, rue de Prague, 75012 Paris.
M° : Ledru-Rollin, Gare de Lyon.
Tel : 01 43 43 12 26.
De 12h à 14h30 et de 19h à 22h30. Fermé le week-end.  

Une semaine que ça twitte, que ça shoote et que ça like – et me voici enfin attablée chez Bruno Verjus, le critique gastro/blogueur/auteur/consultant qui ose passer du côté obscur de la force en se confrontant à son tour à la plume (ou plutôt au clavier) bien affuté de ses confrères de métier. Chez Table, le ton est donné dès la porte d’entrée : la baie vitrée tactile coulisse façon Minority Report, rien qu’en frôlant le bouton «poussez» du bout de l’index, et sans même qu’on aie besoin de remuer notre body à l’orientale pour tenter de trouver la position corporelle et le point géographique stratégiques qui ouvriront la porte automatique.

Faut dire que l’ex-bistrot «Les Banquettes» a bien changé : murs en briques rouges habilement poncés, dalles d’ardoise fraîchement posées, table/comptoir étamées, 35 couverts bien comptés et une cuisine ouverte avec vue plongeante sur petits cuisiniers concentrés (quand Mssieu Verjus est trop occupé à discutailler pour couper, trancher, pocher, assembler, dresser.) Les aromates poussent dans un joli micro-jardinet planté au fond du resto, les jambonneaux pendouillent au dessus de la trancheuse Berkel – et l’ananas entier tournicote sagement en attendant son heure dans la rôtissoire La Cornue.

Côté carte, du brut, du simple et de l’efficace – une cuisine de produit qui veille à sublimer les délicates denrées de producteurs amoureusement choisis via deux entrées, deux plats, un dessert. Minimalisme qualitatif du jour, bonjour : tartare de bar et aromates «pour patienter »; assortiment de charcut’ de Saint-Géry (24 euros), chinchard cru aux herbes sauvages (14 euros); dorade royale, betterave, ail des ours et huile de laurier (27 euros). Minimal, radical, apical, viscéral. Aromal. Un Régal.

Le tout ponctué d’un pain aux farines de Patrick Duler et d’un verre de Bourgogne aligoté (6,50 euros), avant de finir en beauté sur l’ananas «bouteille du Bénin» trempoté dans sa crème glacée vanillée (12 euros), qui aurait peut-être mérité d’être rôti dépiauté, histoire de caraméliser un poil. Bémol toudmême, au moment de l’addition : à plus de cinquante euros le déjeuner, on se dit que le goût du bon coûte bel et bien bonbon. F*** la crise, Table était bourré à craquer.

With the opening of his restaurant Table, food critic Bruno Verjus proves that stepping through the looking glass actually works. This is a message for food bloggers : Yes, we can !

TARTARE DE BAR

ASSIETTE DE CHARCUT'

DORADE ET BETTERAVES

ANANAS ROTI

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