31, avenue de Versailles, 75016 Paris
M° : Javel
Tel : 01 45 20 74 12
Du mardi au samedi de 12h30 à 14h30 et de 19h30 à 22h30.
Il y a quelques semaines, le plus zamoureux-de-sa-femme des cuisiniers de TopChef rouvrait les portes de son restaurant de la longiligne avenue de Versailles, artère principale du 16e arrondissement, bien que trop peu fournie en goûtuzétablissements. Osmose, table spécialisée dans la gastronomie casher (oxymore) laissait place au mignon Miniatures, resto convivial à la déco épurée et à la cuisine bien élevée, imaginé autour de malignes petites portions à partager.
Touchant dans le passé une clientèle bien ciblée, Yoni décidait donc de s’ouvrir à de nouveaux horizons en repensant son restaurant dans les règles du lard. Sûrement un mal pour un bien – car malgré une clientèle fidélisée, avouons-nous que les cacheroutards sont nettement plus friands de maousses entrecôtes et de pâtes-à-la-sauce-boulette que d’assiettes gastro lors de leurs sorties au resto… no ?
Un bon coup de pinceau et quelques steaks saignants plus tard, les assiettes sont aussi fraîches que la peinture chez Miniatures : «daurade en tartare, céleri, pickles de poire au citron vert»; mais aussi : «tartare de veau au balsamique» ou encore : «saumon en gravlax, crème fraîche vanille bourbon-combawa ». Ya, bon. Ça, c’était un aperçu des entrées, à sélectionner dans la malléable composition de votre menu «mini découverte» (29 euros), «grande découverte» (40 euros) ou «dégustation» (57 euros).
Côté plats, mention spéciale pour les «noix Saint-Jacques, beurre d’orange et wakamé», servies sur risotto crémoso. Pour les carnivores, un divin «bœuf au vin chaud, échalotes», servi avec petit écrasé de pommes de terre à se damner. Pour les nostalgiques du Beth-Din, viande et vin casher sont toujours dispos sur demande. Et dans nos verres ? Un bourgogne 2011 «Marsannay», définitivement à essayer. Côté desserts, une Tatin qui mérite bien que l’on se laisse tenter…
Bilan des courses : un service souriant, des assiettes appliquées et une cuisine dégourdie qui regorge de générosité malgré les petites plâtrées. Pas mal de bonnes bouchées, quelques autres un peu en retrait (bien que gracieusement offert à l’arrivée, le caviar d’aubergine était un poil brûlé et trop peu assaisonné.)
Mais surtout, un Yoni très dispo, claquant des bises par-ci et serrant des pinces par là – bien plus cool, donc, que l’image de surexcité psychorigide que les monteurs d’M6 ont bien voulu lui donner. Et malgré sa médiatisation, on saluera aussi volontiers le fait qu’il ait préféré baisser ses prix que les augmenter…
We could expect from a TopChef candidate to increase his prices from the show’s broadcasting – but Yoni Saada did the exact opposite. Brand new menu, brand new concept : affordable plates-to-share and an astute cuisine.
9 commentaires
Tout ce que je voulais savoir est là ! Love this article ! <3 Merciii
« les cacheroutards sont nettement plus friands de maousses entrecôtes et de pâtes-à-la-sauce-boulette que d’assiettes gastro lors de leurs sorties au resto… »??
> Bravo pour ce jugement de valeur, creux et sans fondement !
Belle écriture!
Hello Hanna, loin de moi l’idée vous offusquer, je suis juive moi-même et cette problématique (et non cette affirmation, j’insiste) n’est que la conclusion de la conversation que j’ai eue avec Yoni Saada et sa belle famille sur le pourquoi du comment le concept de son restaurant a du être repensé… Donc pas d’animosité.
Mais on est là nous!
Les amoureux de la gastronomie (casher)!
et nous restons l’âme en peine…
Très belle journée à vous!
Je rejoins le commentaire de Hanna: lorsque que je vais au restau, je recherche une cuisine raffinée, légère, originale, et design : en clair, l’oppposé du couscous boulettes
J’avais trouvé tout cela à l’osmose, donc je suis un peu triste de cette transformation, mais heureusement de nombreux autres restaurants cachers ont compris cela.
Faire de la gastronomie Casher est parfaitement possible. De nombreux restaurants (dont certains etoilés) le prouvent.
Le récent Rafael le prouve, avec une françh touch.
Il faut cependant, il faut l’avouer, un grand talent et beaucoup d’imagination pour ce faire ….
Et il est vrai que la clientèle (française) est encore bien réduite.
J’aime vraiment ton blog mais je trouve dommage que tu ne testes pas d’adresses 100% cacher car on aimerait bien découvrir des endroits gastro ou on ne peut pas s empêcher de s’imaginer le cuistot en train de préparer notre poisson à côté d’une bien grosse viande de porc!! Bisou
J’aime vraiment ton blog mais je trouve dommage que tu ne testes pas d’adresses 100% cacher car on aimerait bien découvrir des endroits gastro ou on ne peut pas s empêcher de s’imaginer le cuistot en train de préparer notre poisson à côté d’une bien grosse viande de porc!! Bisou
Je vais me pencher sur la question, à commencer par l’hôtel Raphaël dont le chef propose de la gastronomie casher ! Va faire un tour sur l’article de Florence Kahn rubrique Paris 4, c’est casher là-bas !