106, rue de Prony, 75017 Paris
M° : Pereire
Tel : 01 44 40 05 88.
Ouvert tous les jours, excepté vendredi & samedi, de 12h00 à 14h30 & de 19h30 à 23h30.
Service voiturier.
Idiotie Amasauce, je le confesse : j’eusse pensé jusqu’ici que l’expression « gastronomie cashère » s’apparentait à un oxymore – merci donc à vous les Amasaucés de m’avoir incité à m’auto-prouver que j’avais tort.
Il y a quelques soirs au restaurant Rafaël, voici que je m’abandonnais au menu dégustation : non sans à-priori, soit – mais cependant avec un certain sentiment d’excitation.
Parce qu’il y a chez Amasauce un goût sordide pour une certaine expérience : celle de constater qu’elle s’est plantée dans ses préjugés.
Ok, mais pourquoi ? Ben parce que non seulement, ce genre de constatations permet de contribuer à l’élévation de soi – mais en plus, ceci est souvent le cas des poncifs, ces généralités préconçues (pléonasme) et dépourvues d’une once d’originalité ma foi.
Ben, oui, c’est ça d’écouter l’audio-book du Dalaï Lama depuis une semaine avant d’aller se coucher. Voilà.
C’est donc en toute sagesse Dalaï-Lamée que j’attribue au chef Simone Zanoni le César Amasaucé du challenge relevé (avec en sus, mention identification narcissique auto-avouée) : puisqu’au lieu de parvenir à donner du goût à de l’allégé (challenge qu’Amasauce n’a de cesse de se fixer,) le chef doublement étoilé parvint sans souci à constituer un sublime menu, et ce sans faillir aux règles élémentaires de la casheroute dont celle élémentaire de ne point mélanger la viande et le lait.
Assez blablaté, et venons-en au fait : ça commence avec un délicieux velouté de petits pois au basilic (sans crème ni lait, vous vous en doutez) – et un superbe pressé de foie gras au goût subtilement fumé. Mention spéciale pour le tartare de bar de ligne, relevé au yuzu et à la bergamote – quant aux asperges de Pertuis (aspergées de leur œuf coulant et délicatement salées au Pastrami,) c’est peu dire si elles surent ravir ma glotte. (Non mais n’importe nawak, Javotte.)
Quand vient l’heure des plats, le méli-mélo « autour du veau » avec asperges, morilles et terrine de poireau est définitivement à essayer – et à arroser volontiers d’un Gamla Carbenet Sauvignon 2011 à la rondeur agréablement corsée. Côté poissons, opter pour le tronçon de bar de ligne de Méditerranée : des cuissons justes, des produits de qualité et des assaisonnements bien pensés.
Lorsque sonne le glas des desserts, bravo à Simone pour sa superbe Tatin à partager – servie avec sauce caramel et glace à la vanille de Madagascar parvée, elle fut exquisément appréciée bien qu’un petit poil trop sucrée. Soit – mais ce n’était pas gagné de réaliser une si bonne pâte feuilletée sans beurre, ni une glace à la vanille sans lait : alors merci le soja, et si vous êtes sensibles à la gastronomie mais paralysés dans par la casheroute dans vos sorties (ou même, par un régime lactose-free,) le Rafaël pourrait devenir votre nouveau QG (si le zip de votre porte-monnaie n’est pas trop fermé.)
Et en plus, l’accueil y est chaleureux et le service est drôlement attentionné. Sapristi : si j’avais été élève à Puddlar, Le Choixpeau m’aurait sans doute semée à Serpentar.