8, rue d’Orléans, 14360 Trouville-Sur-Mer.
Tel : 02 31 88 94 94.
De 19h30 à 21h30 du lundi au vendredi et de 12h à 13h30 vendredi, samedi et dimanche.
Trois petits chats, trois petits chats, trois petits chats, chats, chats… Et le quatrième. Ils étaient bien planqués les coquins, dans cette petite ruelle paumée de mon Trouville adoré. A contempler la photo du patron tout sourire avec Gwyneth Paltrow – et reconnaissant au loin la paire de lunettes de Patrick Rambaud – je me dis que je suis bel et bien arrivée après le raz-de-marée, et que j’ai quelques coups de fourchette à rattraper.
M’enfin bon, comme le dit très justement mon ami le dicton, mieux vaut tard que jamais – et maintenant que je les ai attrapés par la peau du cou, je ne les lâcherai plus pour un sou, ces satanés matous.
Ce que j’aime aux Quatre Chats, c’est que cuisine et ambiance sont à l’image du propriétaire des lieux : sincères, familières, sympathiques et authentiques. Du coup, c’est à la fois un plaisir et un rituel à chaque passage à Trouville : 1) se faire chaleureusement accueillir par un câlin de Serge Salmon, le patron; et 2) prendre soin de s’attabler la panse plus vide que vide, puisque l’on sait qu’elle sera généreusement remplie de mets tous plus aguicheurs les uns que les autres, cuisinés avec autant d’amour que de beurre.
Dîner aux Quatre Chats, c’est un peu comme une soirée flash-back dans les années 50; un « Midnight in Paris » revisité, apaisant la mélancolie des nostalgiques et subtilisant la gourmandise des bon-vivants. Ici, le tutoiement est obligatoire, l’air du vent artistique, l’ambiance conviviale et la cuisine bistrotière, copieuse et spontanée. Pour une fois, la salade ne manque pas de sauce, la miche de pain fait-maison est servie chaude dans sa corbeille, le couteau à dents planté en son cœur, comme pour nous faire comprendre le geste. Souriants à pleines dents, les serveurs sont aux petits-soins et vous offrent volontiers une ration de pain supplémentaire pour le ptit-dej du lendemain, délicatement enveloppée dans de l’alu, histoire de vous remercier de tous ces compliments. C’est mon bidon qui va être content !
Au gré de l’ardoise du moment, ça se régale à tous les étages : « dos de cabillaud à la fondue de poireaux » (23 euros), « volaille fermière rôtie aux figues » (22 euros). Mais le pompon de la maison, c’est le « rôti de cœur de bavette à l’échalote pour deux » (39 euros), servi avec ses petites pommes de terres sautées au beurre salé : avec un verre de Bordeaux (8 euros), ce combo est un rêve éveillé. Et cette miche ! Pardonnez moi mon Dieu, mais je n’arrive pas à m’arrêter. Et comme j’ai le cœur sur la main, je suis prise d’un élan de peine en imaginant Gwyneth Paltrow, apôtre inconditionnelle du sans-gluten, en dilemme cornélien face à ce pain en plein festival du film américain. Ma douce Gwyneth, je me doute que tu as bien mieux à faire que d’écouter les conseils avisés d’une franchouillarde carnivore mangeuse de rillettes, mais laisse-moi te dire avec tout mon respect que la miche maison vaut largement la peine de passer ta nuit aux toilettes à faire raisonner la cuvette.
A lovely typical French bistrot in a hidden spot of Trouville, well-known by American actors during Deauville’s film festival as well as French writers all year long. Hearty fares in a relaxed atmosphere.
2 commentaires
Quel brio, quelle plume pour définir la star des restos de Trouville … Je n’ai qu’un mot à ajouter : du plaisir, encore du plaisir, toujours du plaisir … au » 4 chats », on est comme dans un théâtre, tout est raffiné, léger, joyeux et …. succulent …
Je n’aurais pas dit mieux, Eva !! Merciiiii 🙂