11, rue Bourgon, 75013 Paris.
M° Maison Blanche.
Tel : 06 19 11 95 10
De 11h à 15h et de 18h à 22h30.
Faut dire que ce n’était pas dans cette rue déserte et planquée du fin fond du 13e, entre un salon de réflexologie chinoise et une épicerie asiatique, qu’on aurait pensé venir fouiller et en prime dénicher ce petit trésor aussi délicieusement insoupçonnable qu’authentique. Ce n’est certainement pas non plus en se fiant à la décoration (on-ne- peut-plus-kitch à base de guirlandes vertes fluo et de figurines de chat doré Maneki Neko à la tête qui-tangue) qu’on aurait eu envie de s’y attabler le temps d’un dîner.
Bref, le « Zen » ne paie clairement pas de mine, mais à voir l’extrême concentration des habitués (vietnamiens à l’unanimité) sur leurs bolées de bô-bun, et la vitesse supersonique à laquelle ils s’engouffrent, on a la rassurante impression que le client est plutôt … satisfait. Et nous aussi, on l’a été. Ici, pas de menu : tout est inscrit sur une ardoise de collégien grossièrement clouée au mur, chaque met étant inscrit en français (et non sans fôtes d’ortaugrafe) et en vietnamien : « raviolis vapeur aux crevettes » (5 euros), «phô à a la viEnde» (7 euros), Une cuisine modeste, familiale, et traditionnellement vietnamienne.
Madame Lâhn, dans sa kitchenette microscopique ouverte sur l’arrière du restaurant, concocte silencieusement ces plats qu’elle connaît par cœur, comme elle le ferait pour ses enfants. Et ça se sent, il y a de l’amour dans ses assiettes ! En entrée, des Ha Kao de crevettes à la texture savamment équilibrée entre le croquant du crustacé et le moelleux de la pâte à ravioli, tellement légères que presque aériennes; en plat principal, un Phô de bœuf qui fume et embaume sans même qu’on l’hume, une viande si tendre qu’elle se déchirerait d’un simple coup de manche de fourchette et un bouillon parfaitement assaisonné. En dessert, un Mystère, vous savez, cette grosse bouboule de glace vanille recouverte d’amandes grillées, et au cœur meringué, qu’on n’avait pas re-goûté depuis notre 8e anniversaire. Pas franchement viêt, mais comme s’en excuse madame Lâhn « jpeux pas pâtisser dans ma ptite cuisine ». Et dans nos verres ? Un Côte du Rhône de la maison, pas franchement bon, mais seule option disponible à la carte. Vous l’aurez compris : ce n’est ni pour le vin, ni pour le dessert, mais vraiment pour la gourmande sincérité de ses plats traditionnels et la charmante surprise de cette trouvaille qui ne paie pas de mine, que le 11, rue Bourgon vaut le détour. Car si nos amis vietnamiens du quartier viennent ici pour retrouver les saveurs de leur cuisine traditionnelle sans prétention, nous, ce diner nous a presque fait l’effet d’un aller simple pour Hanoi… Et pour 12 euros.
In the heart of Paris’ Asian neighborhood, this deliciously unsuspected greasy- spoon restaurant offers the most authentic version of homelike vietnamese fares – for less than 10 euros.
8 commentaires
Teste et approuve !
Je ne suis pas fan de la cuisine asiatique en général…pour des raisons assez euh… bref je ne sais pas trop ce que je mange en général même si j’essaie de me persuader que c’est bien le boeuf que j’ai commandé. CEPENDANT: un resto traditionnel vietnamien plébiscité par ses compatriotes: moi J’ACHETE!!!
Merci pour cette découverte, j’y fonce cette semaine!
j’y suis retournée hier, tu peux aussi les appeler 10 minutes à l’avance et ils te préparent n’importe quel plat viet à la minute, le patron sort te le déposer devant le resto directement dans ta voiture, le rêve 🙂
Héhé, faudra me dire 🙂
[…] « Zen » : le mi-bistrot français, mi-resto […]
Le patron FRANCK vient de mourir le 10-03-2016 au vietnam apres plusieurs mois agonies . Seul ,
Sa femme n’ai meme pas aller au vietnam pour assister au incinération.
Quel triste sorte
Ohhhh je suis triste d’apprendre cette nouvelle !!!
Faites vous le cha ça , poisson de Hanoï