MENELIK

4, rue Sauffroy, 75017 Paris.
M° : Brochant.
Tel : 01 46 27 00 82.
http://www.menelikrestaurant.com/
Ouvert tous les jours de 12h à 14h et de 18h à minuit.
2h de stationnement gratos au parking du marché des Batignolles.

Il y a le Ménélik de bye-bye-le-seul-qui-m’aille-je-te-le-dis-sans-faille, (sans doute l’unique morceau de wrap que l’on a un jour récité sur le bout des doigts) – et il y a le Ménélik éthiopien, fils du roi Salomon et de la Reine de Saba. Ce n’est donc pas du rappeur hanteur de cibouleau dont nous parlerons là, mais bien du Ménélik aux globules rouges monarchiques.

La suite est logique : Ménélik est un restaurant éthiopien. Et pour être totalement honnête, j’suis pas trop au clair sur ce qu’on ingurgite dans l’coin. Mais quand j’apprends que le patron, exilé d’Ethiopie, est un bêta-Israël (comprenez Falacha) qui répond au doux nom de Salomon, j’avoue que ça m’éclate comme un gosse a qui l’on fait des bulles de savon.

Serviettes, verres, il y a. Marrant : y a même de l’antiseptique pour les doigts. Je sais qu’il manque un truc, mais chai pas trop quoi… Dans ce resto familial et sans prétention, rien à fiche que l’on descende du roi : tout le monde est invité à manger avec les doigts. Et pendant que je m’éclate à fourrer mes paluches partout dans le plat, je me souviens d’oh-combien c’est meilleur de se nourrir au finger : rappelez-vous de la fin du pot de Nutella.

Parmi les spécialités de la maison, le «kefto spécial» (steak tartare aux épices d’Ethiopie avec fromage frais et épinards hachés, 16,50 euros); le «doro wot» (poulet en sauce et aux épices, 14 euros); le «zelzel tebsé» (lanières de bœuf grillé, 14 euros.) Et pour les rebutés de viandasse, il y a aussi l’option veggie (12,50 euros + 4 euros avec poisson) avec pois cassés, blettes, lentilles, azifa et salade de tomates/oignons.

L’idée, c’est que le festin de toute la table est servi dans un très grand plat, d’abord tapissé de crêpes éthiopiennes ultra-légères et avec lesquelles on chope la bouffe qui nous chauffe ci et là. C’est détendu, c’est délicieux, c’est régressif à souhait – et à la fin du repas, y’a même la cérémonie du café. Et le vendeur de roses à qui l’on rêve d’envie de dire «merci, mais je l’ai déjà baisée» (sauf que ça, j’étais ptêtre pas censée le mentionner.)

Parfois, je me dis je boufferai bien Paris tout cru. Mais de plus en plus, je réalise que c’est juste incroyable de vivre dans une ville où l’on n’aura jamais tout vu. Certes, le temps pourri donne souvent envie de s’envoler, mais à 15 euros par personne le Paris-Ethiopie, ça fait pas cher le billet.

You’d better wash your hands before entering this traditional ethiopian restaurant :  the custom here is to eat with your fingers. An lickerish and exotic experience ! 15-20 euros/ pers. approx.